1 ) il était une fois un phoque près des côtes !!!
En 2008, je me promenais le long des côtes déchiquetées de Bretagne avec ma caméra, pour faire des images de la faune et la flore typique de la région,quand j'aperçu une forme grise, se faufilant dans l'eau juste en contrebas de la falaise. Qu'elle ne fut pas ma surprise, après vérification, de voir que cette forme n'était autre qu'un phoque gris en action de pêche. Gribouille venait de faire une entrée surprenante dans ma vie, avec déjà, ce jour là, une démonstration de ses dons de chasseurs de poissons. Pas moins de trois énormes poissons ont fini leurs vies au fond de ce ventre avide. Les jours qui ont suivi ce premier contact, je suis retournée sur les lieux pour renouveler ce moment magique, et à chaque fois la magie à opéré. Gribouille était fidèle au rendez vous et, cerise sur le gâteau, très souvent accompagné d'un autre phoque plus clair ( peut être une femelle ) et plus timide, qui se tenait plus au large. Les pécheurs locaux me confirmèrent qu'il était fréquent d'observer des phoques de l'archipel de molène, située à environ 10 km des cotes, aussi près du continent. Le coin était donc un paradis pour amoureux des mammifères marins.
Ce n'est que l'année suivante, suite à ma rencontre avec un autre photographe passionné des phoques, Philippe, que j'appris la présence du site du phare, fréquenté régulièrement par Gribouille avec l'assiduité d'un métronome. Philippe, tenait un cahier très précis des marées, courants et présences du phoque et ils ne se trompait jamais quand il me disait en regardant la mer et les courants : - « là coco c'est l'heure de Gribouille »... Notre brave Gribouille l'a rarement démenti, la petite tête familière ne tardait jamais à percer les eaux houleuses sous nos yeux toujours pleins d'affections et d'admirations. Au pied du phare, en 2009, ça a été un vrai festival, entre les visites pratiquement quotidiennes de Gribouille, de quelques autres phoques comme Noisette Rip Curl, le passage des fous de bassans, des sternes, et des cormorans huppés et le spectacle toujours magnifique des dauphins venant chasser à quelques encablures, nous avions rarement eu le loisir de nous « ennuyer » (si tant est que le terme soit adapter), car, même les jours où il ne se passait pas grand chose, le paysage aux couleurs toujours changeantes suffisait à notre enthousiasme.
Comme dans tout festival, les moments forts n'ont pas manqué, exemple cette journée faste, où notre fidèle gribouille a fait une pêche que l'on pourrait classifier de miraculeuse, au grand damne des pêcheurs à la lignes qui, eux, étaient bredouille ( comme souvent lorsque le phoque était là ). Un à un les poissons, déchiquetés ou avalés d'un trait, étaient engloutis. Un, deux , trois poissons, peut être plus, mais au dernier poisson gribouille fit une chose qui nous laissa , Philippe et moi, perplexe. Ils venait d' attraper un poisson de bonne taille et vint se mettre à l'abri des courants sur le côté du phare, comme à son habitude, il se battit avec sa proie quelques minute, fini par la tuer, nous jeta un bref coup d'œil, et laissa son poisson, mort, flotter à quelques mètres de nous. Pourquoi n'avait t'il pas consommer sa proie ? Le phoque rassasié n'est pas réputé pour faire du zèle de consommation d'énergie pour le plaisir !!! Que signifiait ce regard avant de laisser voguer sa proie ? Gribouille n'a jamais ignorer notre présence, nous avions même pris l'habitude de lui parler et de l'encourager quand il revenait victorieux d'une de ses plongées !!! Nous étions devenus familier pour lui, et il ne manquait pas de partager avec nous de longs échanges visuels !!! Le poisson était il une offrande pour nous ? Non je ne suis pas devenu totalement « pin-pin » cette histoire est déjà arrivée avec un naturaliste qui filmait le phoque léopard ( réputé dangereux ) en antarctique, le phoque s'est pris d'affection pour cet intrus courageux et à fini par lui offrir le jeune manchot qu'il avait capturé. Bien sur le naturaliste n'a pas accepté l'offre et le manchot blessé a pu s'échapper. Gribouille à t'il voulu nous offrir sa dernière prise ? C'était agréable de le penser !!! Mais ni Philippe ni moi ne nous sommes mis à l'eau ( glaciale et tumultueuse ) pour récupérer la victime ..... Qui , elle, n'a pas eu le loisir de se sauver ....